Pour celui qui est à la quatrième place, cela a dû être un spectacle déchirant de voir cette médaille tellement convoitée (même si ce n’est que le bronze) être jetée violemment sur le sol. Le médaillé de bronze pour la lutte gréco-romaine des Jeux Olympiques 2008 a fait parler de lui à cause de son comportement anti-sportif lors de la cérémonie de remise de médailles et a été en conséquence considéré comme le plus mauvais perdant de ces Jeux.
Cela doit être particulièrement difficile pour un athlète d’échouer au moment décisif et donc (c’est un peu le cas en quelque sorte du gymnaste allemand Fabian Hambücher) de passer à côté de son rêve le plus cher : la médaille d’or aux JO. A ce moment précis tout s’effondre, après quatre longues années d’entraînement acharné, tout espoir de monter sur l’une des marches du podium se volatilise. Les sportifs mettent en pratique ce qu’ils ont appris pendant des dizaines d’années pendant l’entraînement, c’est à dire la discipline qui permet aussi de surmonter l’échec. C’est exactement ce qu’ Ara Abrahamian n’a pas réussi à faire. Aux yeux des lutteurs il venait de gagner la médaille de bronze, à la cérémonie de remise des médailles, il se tenait sur le podium à côté du médaillé d’or et d’argent. On lui remit alors la médaille de bronze et à ce moment là il s’emporta ! Ara Abrahamian a explosé lors de la remise des médailles et s’est conduit alors comme un enfant gâté.
Participer, c’est le principal, non ? Pas pour Ara Abrahamian. Que s’est-il passé ? Le lutteur suédois a contesté l’arbitrage en demi-finale et protesta de façon brusque et indigne. Le lutteur refusa sa médaille, la déposa sur le tapis et quitta les lieux . Un comportement de si mauvais goût que le Comité International Olympique (CIO) a même engagé une procédure disciplinaire contre le suédois . Pourtant ce qui aurait pu être pour celui qui atteint la quatrième place l’accomplissement d’un rêve n’a pas suffi pour le lutteur suédois. « Cette médaille n’a pas de valeur » a hurlé Ara Abrahamian. « Je voulais l’or ». Il considéra sa défaite en demi-finale comme étant injuste et critiqua violemment la fédération internationale : « Le règlement litigieux montre bien que la Fédération Internationale des Luttes Associées (FILA) n’agit pas loyalement ».
On peut encore remercier la famille d’Ara Abrahamian qui l’a convaincu à se battre pour la troisième place et donc à participer à la « petite finale » aux risques de faire la première des journaux et d’être considéré comme le lutteur dans la catégorie des 84 kilos le plus anti-sportif .
Andrea Minguzzi, médaillé d’or, a effectué de joie après sa victoire un salto arrière et a fait voltiger ses entraîneurs dans les airs . Et ce n’est pas rare que les médaillés de bronze versent aussi une larme lorsqu’ils se retrouvent sur le podium portant fièrement leur médaille sur le buste. Mais pour le lutteur Ara Abrahamian ce n’était pas suffisant. Le vrai mauvais perdant !
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