La mésentente débute déjà bien avant la descente. On se retrouve enfin sur les télésièges, suspendu dans le vide avec un magnifique panorama devant soi et le premier embouteillage commence. « Ils n’arrivent pas à remonter en tire-fesses ou alors ils se laissent tomber des télésièges et donc ils provoquent des bouchons » se plaint Cathy. Arrivés en haut, les snowboardeurs déclenchent le problème suivant : « ils ne font que déraper sur les pistes et les endommagent donc en retirant la neige fraîche » confie Cathy. Sa copine Anne rétorque : « Les pires, ce sont les skieurs dans leurs combinaisons fluorescentes ringardes des années 80 qui déboulent les pistes à toute allure de façon incontrôlée et qui en plus qui vont provoquer des accidents avec leurs bâtons. »
Les skieurs et les snowboardeurs ne sont pas sur la même longueur d’ondes à tous les niveaux. Pour les snowboardeurs, il s’agit bien plus qu’un sport d’hiver. C’est un style de vie. Anne est d’avis qu’un snowboardeur, pour qui les tenues vestimentaires sont tout aussi importantes que le matériel, n’oserait jamais porter un bonnet ridicule, ce que certains skieurs vont faire sans complexes, avec même des cornes ou toute autre débilité. Sa copine répond avec froideur : « les snowboardeurs sont persuadés qu’ils savent faire du snowboard à partir du moment où ils portent des fringues branchées ». Cathy a déjà été témoin d’une altercation entre un skieur et un snowboardeur sur les pistes : « c’est vraiment énervant quand les snowboardeurs se retrouvent en groupes assis sur les pistes et perturbent les descentes des autres ».
La rivalité entre la « paire de ski » et la « planche » a commencé lorsque le snowboard est devenu dans les années 90 un phénomène de masse dans les stations de ski traditionnelles. La personne qui se veut jeune et cool va laisser ses skis dans le placard et va se mettre au « Board » ou se met aux sports d’hiver en commençant directement avec le snowboard, comme Anne. Elle commença le snowboard avec sa bande d’amis à l’âge de 15 ans. « J’ai tout de suite voulu être à la mode. Ce que je veux dire par là, aujourd’hui on n’achète plus de disques vinyles ! » raconte Anne. Le phénomène snowboard a aussi fait son effet au début sur Cathy. Mais elle tourna le dos au snowboard et reprit rapidement après quelques hivers passés dessus – la mode oblige !- sa paire de skis. « Enfant, j’ai pris des cours de ski dans une école de ski et même si le snowboard est sympa, je me sens plus à l’aise sur des skis. On n’a pas les jambes clouées sur une planche, on a plus de liberté de mouvement notamment en cas de situations délicates ». C’est ainsi que Cathy explique sa passion pour le ski. Mais que l‘on préfère faire du ski ou du snowboard, pour elle, le plus important est de passer des vacances d’hiver avec des amis, le jour sur les pistes, la nuit les soirées après-ski. « Après deux ou trois bières, le snowboardeur n’a plus de complexes à être assis à côté d’un skieur qui porte un bonnet à cornes ridicule » plaisante Anne.
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